BASA

Académie Saint Anselme 11 Il était à propos aussi de ne pas laisser passer ce centenaire sans évoquer le souvenir de ce personnage qui joua un rôle de tout premier plan comme Président de notre Société. Lui et Mgr. Duc étaient deux h istoriens tout pénétrés d'un amour intense pour la patrie valdôtaine, pour ses traditions et sa langue, mais ils les aimaient sous deux aspects différents. Je ne puis toutefois souscrire à ce jugement porté sur le Chan. Frutaz : « Erano due in– « gegni cui l'amore storico, a cosl. dire, della terra nativa, « accendeva e guidava ! Monsignor Duc lo conciliava se– " renamente col mutarsi dei tempi ; Gabriel Frutaz tanto " era preso dal genio della sua gente antica che finl per « guardare con sospetto, con trepidazione, con avversione « ogni costume, ogni rivolgimento di vita moderna e a tal « segno da disdegnare le recenti meravigliose trasforma– " zioni, apportatrici alla Valle di una prosperità corne « fu mai». Lorsque Paul Boselli prononçait ces mots, les merveilleu– ses transformations, sources d'une prospérité inouïe, ne s'étaient pas encore opérées en Vallée d'Aoste et d'autre part si M. Frutaz s'était pris d'une belle ardeur à recons– tituer les figures de nos ancêtres, s'il regrettait les nei– ges d'antan, les prospérités ensevelies de notre petite patrie, il ne fit jamais grise mine à un progrès hypothé– tique: au contraire, il rêvait pour le peuple valdôtain, si indignement exploité, des destinées meilleures. Le progrès véritable, il le voulait, mais non pas une Vallée envahi9 par les ostrogoths; il voulait une Vallée d'Aoste vrai · ment autonome avec ses franchises séculaires, son gou– vernement administratif indépendant, sa langue maternelle, ses moeurs naïves. La vie des châteaux, le faste légen– daire des chevaliers, les chants des trouvères et des trou-

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