BASA

Académie Saint Anselme 143 que nous ne l'imaginons, de romanité, ou, plus exactement, de gallo-romanité. Le Cadastre de 1730 révèle que les Romains de Vienne et d'Arles, considérant le principa] danger d'invasion qui était, pour eux, le ger– manique, avaient complété la voie transversale d'Auguste, Vienne-Milan, et ses deux antennes vers le nord : Aoste-St. Genix à Genève et Aos– te à Sion par le Grand-St-Bernard, par un vé- 1itable réseau de chemins muletiers parallèles, nord-sud, du Léman en direction de la Méditer– ranée. Ces chemins nord-sud étaient coupés, de dis– tance en distance, suivant le profil du terrain, par des chemins transversaux ouest-est. Le but du système était clair : si une bande ennemie, venant du nord, suivait, pour piller, un des chemins précités, il était facile, si on ne pouvait l'arrêter de front, de la tourner, par les chemins parallèles, et de lui couper la re– traite. Les postes de contrôle militaire et fiscal é– taient à cheval sur ces chemins ou sur leurs intersections et non point posés à côté. La villa du chef, vivant sur sa propriété et sur les revenus du fisc, était voisine du poste en question.