BASA

16 Académie Saint Anselme En sa beauté fleurie Elle fust le choix et la fleur De courtoisie et de largesse. Et du reste, c'est le Comte Amédée qui avait suggéré r'.! son père Boniface cette alliance. Elle demeura quelque temps hésitante, mais finit par y consentir pour ne point contrecarrer les vues du Prince de Savoie. Après de doux épanchements entre les deux fiancés, Jean Allamand laissa l'idole de ses r{3ves en lui récitant d'une voix étouffée par l'émotion ces vers du poète Des– champ: Les may, que je te porteray Ne sera pas ung églantier Mais se sera mon cuer entier Que par amour te donneray. On avait résolu d'allumer le flambeau de l'hymen au mois des fleurs. Bonne, qui était partie avec son père pour Chambéry, où ils devaient passer l'hiver, revient au printemps, au mois de mai, au Château de Fénis, pour unir ses destinées à celles du ge ntilhomme provençal. .Monsieur le Comte d'Entrèves décrit avec force détails l'apparât extraordinairement somptueux des noces. L'épou– se, suivie d'un interminable cortège, se rend à l'église en litière avec son père et son époux à ses côtés, mais tous \ deux à cheval. Avec la même litière, elle partira le len- demain, dès le patron-jacquet, pour se rendre en Provence à travers le Petit-St-Bernard. Sur le seuil du temple, l'évêque d'Aoste, mitre en tête crosse en main, attend et aussitôt « les espousailles et so– lennités de Saincte tglise furent faictes » nous dit la chronique de Pierre Bosco. La fonction terminée, Bonne,

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