BASA
200 Académie Saint Anselme tin, car on ne connaît pas d'autres langues en Vallée d'Aoste. La seconde moitié voit les premières sérieuses atteintes à la langue maternelle, atteintes ma– gistralement combattues par le clergé, toujours sur la brèche lorsqu'il s'agit de défendre l'indi– vidu, ses franchises, sa personnalité. Nous assistons à de pénibles combats où, d'un côté, le pouvoir royal n'ayant en vue que l'u– nité du pays, confond celle-ci avec l'uniformité. On impose la langue italienne une première fois, puis, s'apercevant que le public ne la com– prend pas, des ordonnances viennent de Turin, disant de surseoir à la publication des textes administratifs jusqu'à ce que la population ait enfin appris les deux langues. La célèbre lettre ouverte à M. le chevalier Vegezzi-Ruscalla, datée du 31 décembre 1861, si– gnée par le Syndic d'Aoste Monsieur Favre, a– vocat, et tout le Conseil Municipal est demeu– rée fameuse. Elle faisait le point, d'une ma– nière passionnée, peut-être, mais avec des preu– ves historiques irréfutables, que la langue fran– çaise en Vallée d'Aoste n'était pas un snobisme, n'était pas le fruit d'un penchant sentimental, ne cachait aucune fin politique, mais était la langue historique, la langue unique, la langue maternelle des Valdôtains.
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