BASA

214 Académie Saint Anselme Ce qui, à mon avis, distingue le plus les î– lots dialectaux de Maurienne, c'est le traitement du r latin final. Dans le deuxième îlot, cet r res– te intact ; dans le quatrième îlot, que j'appelle- 1 ai la Basse Maurienne, cet r se déploie en vé– ritable éventail phonétique. Prenons les exem– ples suivants: les verbes « chanter, briser, cou– per, mourir » et l'expression «j'ai mal au coeur». Nous avons (deuxième îlot) à Lanslebourg : fâtar, brëjér, kopar, mërir, de mal o kur. L'R est intact. Dans le troisième îlot, l'R devient z, y, l, n ; puis il disparaît. 1) A St. Martin La Porte nous avons: âtèd, brëjéd, kopod, mëdid, de màd u kud. 2) Au Thyl, l'R devient y: dâtey, brejèy, ko– pàv, mëyiy, de mày u kuy. 3) A Valmeinier, l'R devient 1: dâtel, brëjél, lcopel, mëdil, de mal o kul. 4) A St. Julien, l'R devient n: dâtan, brëjén, lcopan, mëdin, de man u kun. Alors qu'à Valloire l'R final ne sonne plus, et nous avons : dâtà, brëjé, kopà, de mà o ku. Le même traitement se retrouve dans tous les patois de la Basse Maurienne, l'R final ne son– ne plus, peut-être sous l'influence du français: ces Communes, en effet, avaient plus de rela-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=