BASA

222 Académie Saint Anselme miroir de la vie, le cachet originaire de leur ·terre natale, à laquelle ils sont étroitements liéB par l'intelligence et par le coeur. Et dans ce sens là, oserais-je dire, au dessus des raisons historiques et géographiques qui _pourraient en empêcher la connaissance ou la diffusion, cha– que dialecte vit et fleurit, même restreint aux bornes ethniques plus étroites, dans un climat de liberté où peuvent parfois se développer une haute littérature et une poésie immortelle, en dépit de l'incompréhension d'un monde plus vaste : littérature et poésie qui ne demeurent pas moins vivants et valables, comparées aux oeuvres universelles connues dans le domaine des langues. Et il y a là sans doute une noblesse indiscuta– ble dans les efforts qui touchent à la décou– verte des littératures dialectales, à la recherche parfois longue et difficile d'une spontanéité d'ex– pression qui dans le patois nous décèle le sens profond des origines, le parfum même du ter– roir, dans ce goût de l'antique qui nous révèle, comme par une sorte de transparence du temps, l'éternel r en ou veau des sentiments et des moeurs. Et c'est dans notre Piémont, au seuil de la plus vaste et haute chaîne d'Europe, que des gloires antiques des « Salasses » à la viE: mythique et guerrière des «Taurins », la tradi-