BASA
Académie Saint Anselme 229 On est bien renseigné, du reste, sur le fait que notre patois était encore, jusqu'au xnre s1e– cle « la langue en usage à la cour savoisienne », comme nous le fait savoir M. le Chanoine Du- 1and dans une de ses monographies (4), et qu'il dut ensuite marquer le pas devant le francien et le français qui s'imposèrent chez nous dans les derniers siècles du moyen-âge et qui héri– tèrent, l'un après l'autre, de toutes les anciennes prérogatives et de tous les droits dont celui-là disposait à la cour savoisienne. « Le français - il nous le fait savoir M. Fe– nouillet - a eu la chance de se trouver au siège du Gouvernement; il s'est imposé par la io.rce des choses et à peu à peu acquis la pré– pondérance sur ses voisins. Il semble, à premiè– re vue, que la Savoie - et dans la Savoie était comprise à ces temps-là aussi la Vallée d'Aos– te - en raison de sa longue autonomie aurait dû se constituer aussi une langue écrite, offi– cielle et littéraire, rivale du français, de l'ita· lien, de 1' espagnol et du portugais. Il n'en a cependant rien été. Mais on comprend facile– ment quand on considère que, malgré son indé– pendance politique et administrative, la Savoie n'a jamais été, au point de vue intellectuel et moral, qu' une an!1exe de la France. La plupart de ses princes passaient une grande partie de
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