BASA
238 Académie Saint Anselme connu sous le nom de Battista de Frantsou, car François c'était le nom de son père (14). C'est une date mémorable pour notre patois, car ce même inconnu cuisinier, qui fut plus tard un curé, donnait en ce moment naissance à la (14) - Voici dans quels termes même l'abbé Henry racontait plus tard son premier exploit dans la langue de sa mère · « Durant l'année 1855, M. le chanoine Bé– rard est entré, comme professeur, au Grand Séminaire. Un jour on se plut à lui dire: Nous avons un poète au Séminaire... Et qui? M. l'abbé? ... - Non. - M. l'ab– bé? •.. l'abbé ... ·- Non, pas. ceux-là. - Et qui donc? Ce ne sera pas le cuisinier ? 1 Précisément lui. - Tiens, se dit M. Bérard, ce garçon aura pillé cela quelque part... Je vais joliment l'attraper. Peu de jours après il dit au cuisinier : Vous êtes poète... vous faites des vers, des poé– sies... - J'a i bien essayé quelquefois. - Hé bien, essayez encore d'en faire une, en patois, sur l' «Enfant prodigue"· Pour le coup, se dit-il, celle-ci tu ne la pilleras pas... •Quinze jours après, M. Bérard, encore loin de s'at· tendre à l'enfantement de la poésie, la recevait du cuisi– nier toute faite. Le Chanoine en fut très content et invita le cuisinier à en faire une autre d'un genre plus léger, et la « Marenda a Tsesalet,. vint bientôt s'ajouter à la parabole de !'Enfant prodigue " (Le patois vald. son ori– g ine litt. et sa graphie», p . 11 ). La poésie • L'infan prodeggo » e st publiée sur le texte "Poésies en dialecte valdôtain • par l'abbé J.-B. Cerlogne (Aoste, Impr. Louis Mension, 1880, pp. 16 et suivantes).
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