BASA
240 Académie Saint Anselme Et à la langue de sa mère notre poète con– sacra toute sa vie. Cerlogne c'est notre patois, c'est le symbole vivant de notre langue. Il fut grand, mais il fut cependant isolé. Peut– être car lui aussi était un individualiste farou– che, comme peut-être nous le sommes, comme d'ailleurs le sont tous l.es Valdôtains. Il accomplit de grandes choses, mais il les garda toutes ou presque toutes pour lui ; il cher– cha, peut-être, de les révéler à son peuple, mais malheureusement il n'a pu y trouver une gran– de compréhension. Et quand il n'eut plus d'ar– gent pour pourvoir à l'impression de ses tra– vaux, il dut même se faire imprimeur ambu– lant, et imprima lui-même une partie de ses oeuvres. Il dut même vendre la terre de ses an– cêtres pour se procurer ces moyens et il dut vivre presque toujours dans la détresse la plus dure (16). (16) - L'abbé Henry parle ainsi de la pauvreté de Cer– logne : « Il fut toujours très pauvre, et voisin de la misère. Ses ouvrages? Il n'en vendait presque pas: «Quand s'agit de sou, disait-il, tsacun pense per sè ». Il les dis– tribuait deci delà, lorsqu'il allait demander l'hospitalité à ~quelques confrères (toujours contents de voir arriver cette
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