BASA

Académie Saint Anselme 241 A 1' âge de 83 ans, déjà mi-aveugle et infirme, il eut au moins la joie de voir imprimé son «Dictionnaire du patois valdôtain », qui lui a– vait coûté des sacrifices incroyables dans ses dernières années ; ce tome put voir le jour grâ– ce à l'aide de l'abbé Henry, qui avait «prêté au poète ses yeux et sa main » (17). âme candide à la note toujours gaie). Quand parut son .d5ctionnaire, il n'en vendit que trois exemplaires: •à une dame, à un avoca t, à un cordonnier ». M. Cerlogne fut souvent habillé de pied en cap par des personnes cha· ritables. Mais il aimait sa pauvreté. Dans une rectorerie du Piémont, il refusa un bon lit qu'on lui offrait: il ne dor· mait, dit-il alors, nulle part mieux que dans sa « branda •. :Recevant, un jour, un subside de 100 francs, en présence de la directrice de !'Orphelinat de St. Joseph, il les lui donne pour ses orphelines » ( « Histoire de la Vallée d'Aos– te>, Aoste, Soc. Ed. Vald., Impr. Catholique, 1929, hors– iexte). (17) - L'avt. César Chabloz décrit ainsi les derniers temps de la vie de notre félibre : « Cerlogne a composé et écrit jusqu'à son dernier jour. Il ne voulait pas se ré– ·signer à vieillir et à comprendre qu'on ne peut pas avoir toujours les radieuses visions poétiques de la jeunesse. n se sentait le vétéran du clergé, mais il aurait fait à moins de cet honneur, pourvu de caresser encore sa muse patoise et de chanter encore gaîment sa • Marseillaise Valdôtaine " dans le cercle de ses amis... Le beau côté de son existence lui avait gagné l'affection et la bienveil·

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