BASA
244 Académie Saint Anselme purent parvenir (j'espère que personne ne se fâche de cette affirmation, car aujourd'hui. pour nous patoisants, c'est un jour de congé... et a– lors... gare aux langues nobles! ...). En effet, Madame le professeur Christillin, en essayant une comparaison entre la poésie de Cerlogne et celle en français de M. l'abbé Clé– ment Gérard, qui a été qualifié, pour ses mérites poétiques, « le chantre de la Vallée d'Aoste ,, , s'exprime ainsi : << Dans ses vers - ceux de M. Gérard - semblables à des proses, 1' âpre sa– veur du terroir que 1' on goûte en lisant les poé– sies de l'abbé Cerlogne. est totalement absente. Comme les anciens bardes, Cerlogne chanta Dieu et sa terre natale dans sa double mission de prêtre et de poète. Il semble franchir J' espa– ce du temps et se rattacher aux anciens chefs des Salasses qui furent nos ancêtres. Si j'en– trais dans 1' étude de sa poésie je tenterais de délimiter ce qu'elle doit à l'influence de la ter– re natale ; influence qui atteint toute sa force quand elle n'est pas contrebalancée par une trop vaste éducation littéraire. Le monde de Cer· logne est un monde simple, primitif, pris à ses sources mêmes; les signes qu'il évoque nous ont la légèreté et la transparence d'un monde qui échappe à toute civilisation, tel qu'il était au matin même de la création. Les hommes qui
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