BASA

252 Académie Saint Ansehne pas qu'un jour ou l'autre on en parle comme d'une langue morte. Il y a désormais des siècles, comme nous l'a– vons déjà vu, que la langue française et en– suite la langue italienne et le dialecte piémon– tais ont essayé de combattre notre patois ; il y a des siècles que ces langages tâchent de se substituer à notre patois dans le parler quoti– dien de notre peuple; il y a des siècles a ussi que la culture veut sa mort, car le son de no– tre patois, ses imperfections de style, sa ru– desse d'expression nuisent à deux langues of– ficielles qui se sont imposées chez nous. Dans la Basse Vallée le patois est déjà en grande partie à la merci du piémontais, sinon même substitué par celui-ci dans le langage po– pulaire ; dans le restant de la Vallée il subit continuellement la pression des mots français et des altérations de l'italien. Le danger d'au– jourd'hui c'est le danger de hier. Cerlogne mê– me s'en était aperçu il y a cent ans quand il voulut se consacrer à son renouveau en étudiant et en créant, comme nous l'avons déjà vu, cet– te graphie au moyen de laquelle il aurait pu se faire comprendre même par l'écriture. Celles-ci étaient, à son avis, les causes les plus remarquables de sa lente disparition et cor– ruption:

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