BASA
254 A.cadémie Saint Anselme Mais même l'abbé Henry avait remarqué, il y a 50 ans, ce même danger. Je vous lis ses ob– servations: « Malheureusement, non seulement le français, mais même le patois tend à disparaî– tre chez nous. Dans la Basse Vallée, surtout dans les bourgades, on parle déjà communé– ment le piémontais; à Aoste on parle piémon– tais; à Villeneuve et à Morgex même, dans la bourgade on parle quasi exclusivement piémon– tais : le patois fait comme autrefois les Salas– ses, il s'enfuit, il se sauve dans les enfonce– ments des vallées, dans les sinuosités des monta– gnes, comme dans ses derniers retranchements. Combien de temps soutiendra-t-il encore cet as– saut furieux qui lui vient de la plaine ? Nul ne le sait, mais il est bien à craindre que tôt ou tard il ne succombe et que le piémontais et l'i– talien victorieux ne viennent ici déposer Jeun~ lauriers » (32). Même dernièrement, M. BrochereL dans sa récente oeuvre, « Le patois et la langue fran– çaise en Vallée d'Aoste», lançait un appel na– vré, dans ces mots, afin que notre patois ne soit « étiolé à jamais » : « Le patois valdôtain est (32) - Postface à l'oeuvre de M. Cerlogne, "Dictionnai· _re du patois valdôtain », p. 315.
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