BASA
Académie Saint Ansehne 255 menacé d'être submergé par les flots sans ces– se renouvelés du piémontais et de l'italien. Cer– tes, notre patois était plus beau, plus riche et, si j'ose dire, plus narquois, il y a cinquante ans, iorsqu'il était encore tout vibrant du timbre du terroir. Malgré la nonchalance des Valdôtains, qui, sans regimber, se laissent mener par la mode du jour et délaissent le savoureux par– ler d'antan pour un idiome ayant plus ou moins d'accointance avec le toscan, notre patois tient encore bon en quelques lieux et garde jalouse– ment le cru d'autrefois.. , Laissons-le donc vivre librement et veillons à ce que, sur cette plante vivace de plein air, ne se greffent des entes exotiques qui finiraient par absorber sa sève, et l'étioler à jamais » (33). Mais, il faut le dire, pas seulement les Valà.ô– tains ont noté ce danger, piais même Giuseppe . Cassano, au nom plus qu'italien, qui a été l'au– teur de « La vie rustique et la philosophie dans les proverbes valdôtains », dans la préface à son oeuvre parle ainsi de ce monde valdôtain, où il y a de l'art, de la poésie, de la littérature, des costumes et des moeurs qui vont lentement disparaître « à cause d'un progrès qui a cru se (33) - Oeuvre citée, pp. 44-45.
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