BASA

256 Académie Saint Anselme passer de la tradition, au lieu d'en faire sa con– dition et sa gloire. Qu'on ne s'y trompe point: un beau monument s'écroule. Hâtons-nous d'en ramasser les débris. Il y aura bien encore, dans l'avenir, des hommes désireux de connaître la vie intime d'un peuple qui habitait les bords de la Doire... » (34) . Mais le côté tragi-comique de la querelle est que la langue française, qui a essayé dans le passé de supplanter notre patois, devra, dans un· avenir assez prochain, implorer son aide si elle voudra continuer à. vivre dans notre ré– gion, car ce même patois qu'elle a toujours mé– prisé, est maintenant à 1 .'avant-poste dans la lut– te qu'elle conduit pour survivre dans notre Val– lée. Et si la traditionnelle avant-garde valdôtaine s'affaiblit, comment pourra-t-elle lutter seule con– tre la menace de l'italien et du piémontais, qui n'ont pas trop d'attention à son endroit? Il faut bien se poser cette question ; et enco– re une fois nous devons nous adresser à notre Cerlogne, qui s'exprime ainsi à ce propos : « Et avec le patois s'en ira le français, cette langue à laquelle on fait depuis longtemps la guer- (34) - Turin, Casanova et C.ie, 1914, p. 18.

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