BASA
258 Académie Saint Anselme français à J'école et non dan-s la famille ou dans la rue. Pour la raison bien simple que le fran– çais de la rue est vicié, entaché de toutes sor– tes d'erreurs, dans notre Suisse romande tout au moins, tandis que la langue de 1' école s'ef– force vers la - correction. René Morax a dit bien souvent la grâce des lettres paysannes qui lui venaient d'Evolène, combien plus correctes et légères que les lettres citadines. C'est que le berger d'Evolène a parlé, et très correctement, parce que c'est sa langue maternelle, le patois à la maison, et qu'il apprit le français dans la bonne grammaire que lui enseignait son maî– tre. Loin de nuire - ajoute-t-il - au langage de France, le franco-provençal de la vallée a servi de base ; et il ne cesse de 1' enrichir de sa sève, de sa richesse concrète, de son penchant aux images » (38). Est-ce que nous voudrions, donc, par notre crânerie ou simplement par notre nonchalance, être contraints un jour à renoncer à nos préro– gatives? Je prends la liberté de citer les mots d'alerte que M. Pareyson, Président du Conseil de la (38) - Cette même étude a été reportée par « Le nouveau conteur Vaudois et Romand• du 15 mai 1955, pp. 229,230.
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