BASA
Académie Saint Anselme 259 Vallée, a lancés, il y a quelques jours seule– ment, à ce même égard: «Nous devons faire en sorte que notre chère Vallée, tout en se déve– loppant selon les exigences du progrès, ne doi– ve pas sacrifier, toutefois, sur 1' autel de ce pro– grès, son bien le plus cher, soit son idiome, car avec notre langue maternelle et notre patois, sombreront aussi nos traditions et notre cachet valdôtain et nous constaterons alors, même si nos conditions économiques seront peut-être a– méliorées, d'avoir perdu à jamais notre âme ». Et je finis cette série de plaintes avec les mots d'un autre savant suisse qui dernièrement a ainsi exhorté ses concitoyens à défendre le patois, que lui-même appelle «la langue même du pays » : « La mort de notre patois est une de ces fatalités brutales contre lesquelles on se sent impuissant, mais qu'on ne subit pas sans protester. C'est une langue charmante que cet– i e langue qu'on tue ; elle a la grâce pittoresque et naïve, elle a de la concision et du trait; elle se prête admirablement à ce à quoi elle sert, c'est· à-dire à la conversation familière entre gens du même vil.loge, entre commères et compères qui se saluent en allant aux champs ou jasent en se retrouvant le soir au « coterd ». Et que de souvenirs s'y rattachent pour quiconque a pas– sé à la campagne tout ou partie de sa jeunesse.
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