BASA
264 Académie Saint Anselme S'il est vrai que nascuntur poetae, on peut en dire autant des précepteurs. On n'improvise, pas un professeur : il faut être né pour la be-– sogne. On peut être un puits de science, mais si l'on ne possède pas le secret d'en déverser le- contenu dans les jeunes cerveaux, ce puits n'a qu'une valeur très relative. Le professeur Perret possédait ce secret. Il avait le don de nous faire aimer cette langue qu'il connaissait à fond et qu'il enseignait avec tant de passion. Impartial. tout à son devoir dont il fut victi– me, sa méthode d'enseignement se ressentait un peu de la nature poétique de son âme. Sans négliger le fond, il prétendait spéciale– ment de l'élève la clarté du style et l'élégance de la forme. C'était surtout les idées neuves qu'il recherchait ; souvent une idée ou tournu-– re originale augmentait à ses yeux la valeur d'un devoir médiocre. Ses commentaires sur les Fables de La Fontaine étaient une vraiè gour– mandise littéraire. Ses Fables, ses chères Fa– bles, combien il les goûtait et nous les faisait savourer! Franchement, je redeviendrais volon– tiers écolier pour entendre encore une seule fable expliquée et commentée par le Prof. Per– ret. À propos des Fables de La Fontaine, v01c1 un épisode. Le professeur nous avait assigné
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