BASA

Académie Saint Anselme 265 comme devoir de prosaïser la fable du « Re– nard, le Loup et le Cheval ». Chacun fit de son mieux. Un de nos condisciples, pas très ferré en langue française, avait soumis lui aussi sa copie à la correction. Sa composition n'était pas brillante à en juger par la -grimace du profes– seur. Mais quand, à la fin, l'élève termina sa fable par ces mots : « Cette lecture lui coûta quatre dents » , le professeur ouvrit les bras et, avec un large sourire, s'exclama : « Monsieur Savin, votre devoir ne mérite guère plus qu'un 6?, mais cette trouvaille finale vous vaut 7%'. ! ». Les ?, les + , les U, les ;/z , et les %'. dans la clas– iiification des notes, indiquent la méticulosité, je dirais même, le scrupule avec lequel le Prof. Perret évaluait les compositions de ses élèves. Le Prof. Perret avait son faible: c'était sa ta– batière, compagne inséparable de la grammai– re Leclair et des Fables de La Fontaine. Ce qu'elle nous valut cette tabatière!... Il y pui– sait sa patience, sa bonne humeur, souvent son inspiration. Ah ! qu'il était beau alors dans ses envolées poétiques! Entre une prise et l'autre, ses beaux grands yeux noirs s'illuminaient, la parole coulait facile et enjouée. Nous l'écoutions ravis et un frisson d'enthousiasme nous saisis– sait.

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