BASA
268 Académie Saint Anselme année de volontariat à la caserne La Cernaja de Turin, il avait apporté avec lui une vieille cornemuse radoteuse. Un jour que son estomac sonnait une musique criarde, il se vit contraint de vendre son cher instrument pour faire taire ce désagréable concert qui déchirait non pas ses oreilles mais ses entrailles... S'il la regretta longtemps sa chère piva ! ... Comme en général tous les précepteurs, sur– tout ceux d'un tempérament maladif, le Prof. Perret avait ses mauvaises lunes. Nous nous en apercevions à peine entrait-il en classe par la façon nerveuse, saccadée, avec laquelle il dé– posait ses livres et sa tabatière sur la chaire. Ces jours là, pas une leçon n'était bien sue, pas un devoir satisfaisant : tout allait de travers. Nous nous gardions bien de ne pas heurter da– vantage ses nerfs et nous nous efforcions d' ê– tre plus sages qu'à l'ordinaire. Rarement l'ora– ge éclatait : il suffisait parfois d'un rien pour dissiper les nuages et reporter le serein dans un ciel courroucé. Ces quelques souvenirs sur le Prof. Perret vous paraîtront puérils et banals : ils ne le sont certes pas pour ses anciens élèves qui ont nour– ri pour lui autant d'affection que d'estime. Le 25 mars 1905 la Société Académique de Saint Anselme célébrait le cinquantenaire de sa
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