BASA

Académie Saint Anselme 291 comme dans un rêve le doux visage de sa mè– re quand elle se penchait sur son petit lit et l'embrassait si tendrement. Mais cela arrivait très rarement car elle était toujours absente à cause de son service à la Cour. Oh! la joie qu'on éprouvait quand on était tous réunis à Fénis, délivrée de la sévère étiquette de Cour, à laquelle même les enfants devaient se sou– mettre. Que c'était beau de pouvoir courir et gambader en toute liberté ! Elle n'avait que sept ans en cette nuit tra– gique de fin d'octobre du 1391. Pendant toute sa vie elle en gardera le souvenir comme d'un horrible cauchemar ! C'était la nuit avant la Toussaint : le sombre château de Ripaille, sur les bords du Léman, était comme noyé sous les rafales et le lac en tempête avait pris une cou– leur livide. Oh ! ces hurlements inhumains qui à travers les couloirs arrivaient jusqu'à l'appar– tement des enfants. Ils avaient été abandonnés tous seuls dans leurs lits ainsi que le petit com– te Amédée, le fils du Comte Rouge, qui. réveil– lé en sursaut était venu se jeter dans les bras de ses petits amis. Une grande chasse au sanglier à laquelle a– vait pris part toute la noblesse des alentours, avait eu lieu la semaine précédente. Le cheval du Comte Rouge avait glissé sur le terrain bour– beux et le Comte en tombant s'était enfoncé

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