BASA
294 Académie Saint Anselme cendré. Elle a pris de son père l'ovale du vi– sage et les yeux bruns, grands et vifs. On pour– rait lui dédier les vers du poète Martin Lefranc, qui, dans son « Champion » , exalte ainsi la fi– gure de Marie de Bourgogne, la jeune épouse d'Amédée VIII: « En sa beauté fleurie Elle fut le choix et la fleur De courtoisie et de largesse », car Bonne n'est pas seulement jolie, mais pieu– se, affable, modeste et charitable ; c'est ainsi qu'elle est jugée par ses sujets et par les pau– vres. Son père l'adore, car Bonne, tout en ne res– semblant pas à sa mère dans les traits du vi– sage, lui rappelle la femme adorée qui fut sa compagne pendant si peu d'années. Oh ! s'il pouvait marier la petite avec un gentilhomme valdôtain ou savoyard, pour pouvoir la garder près de lui, pour pouvoir la voir de temps en temps sans trop de difficultés. Hélas ! il sait dé– jà que sa fille devra probablement quitter bien· tôt la maison paternelle et aller bien loin, très loin de sa petite Patrie et qu'il sera bien diffi– cile de la revoir souvent. C'est pour complaire à son Souverain qu'il de– vra faire ce sacrifice, car la veille il a été con-
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