BASA

296 Académie Saint Anselme le voit avancer rapidement sur le grand che– min au delà de la Doire. L'homme de garde, perché au sommet de la grande tour l'a aperçu depuis un moment. Ce ne peut pas être un con– voi de chariots ou de charrettes, ni une paisible colonne de mulets, car ce nuage avance trop vite. C'est, à n'en pas douter, un groupe de ca– valiers, des guerriers portant cuirasses, car on voit briller l'éclair des aciers. Le groupe est arrivé à la hauteur de Fénis et, au lieu de continuer vers Chambave, le voi– là qui prend au grand galop le chemin qui conduit au château. L'homme de garde se hâte de donner le signal pour alerter la garnison. Dès que les hommes ont entendu le son du cor ils s'empressent de se ranger sur les deux cô– tés de la cour extérieure pour fêter l'arrivée de leur Seigneur, car le signalement les a aver– tis que c'est leur maître qui s'approche. On a baissé le pont levis et voilà aussitôt le groupe g·alopant des cavaliers qui le traversent avec un bruit de tonnerre. Les deux seigneurs qui sont en tête ont mis pied à terre et observent un instant les che– vaux recrus de fatigue, la croupe couverte de sueur, que les valets emmènent à l'écurie, puis, d'un pas lourd et fatigué, ils traversent la ga– lerie qui donne accès à la cour intérieure. Bon-

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