BASA

322 A.cadémie Saint Anselme vraiment l'essai qu'il nous fallait, car si nous exceptons des ouvrages de haute érudition presque introuvables, e t généralement peu abordables de la part des personnes de moyenne culture, nous manquons tout-à-fait d'une é– tude tant soit peu succincte, complète, méthodique, d'his– toire valdôtaine, qui aille au delà des schémas habituels, rédigés selon une vision étroitement « annalistique •. Par contre. dans l'ouvrage de notre érudit écrivain de 1' " Histoire de Savoie ", notre vie publique d'antan et les divers phénomènes de celle-ci, tels que le droit, la langue, l'instruction publique, l'économie s'introduisent dans le ca– dre supérieur de la politique savoyarde et européenne. M. Menabrea n'est pas pour sûr du nombre de ces historiens qui, malgré le progrès de la critique historique, demeurent à cheval sur de vieilles formules ou avec des \hèmes bien devancés. Ainsi nous le voyons accueillir la thèse émise en 1893 par le Chanoine Frutaz sur la « coexis– tence" des Salasses et des Romains, idée qui avait été repoussée par les historiens latins et grecs et aussi par De Tillier et Orsières. Prudent, comme il convient au véri– table historien, M. Menabrea n'est pas absolu dans ses opinions : il étudie avec soin, sans d'ailleurs émettre des jugements définitifs , la période touchant les origines de la Maison de Savoie et la valeur réelle de la Charte de 1191 . Tous les divers aspects, qui font du Duché d'Aoste un Pays à soi, un État intramontain, sont attentivement exa– minés par l'Auteur. Il s'intéresse à nos anciennes Insti– tutions, il en sait envisager les origines parfois nébuleu– ses, il surmonte les difficultés d'ordre chronologique, il relève les coincidences occasionnelles. A la suite de cette savante relation, M. le Sén. E. Page retrace dans quelques pages un panorama assez complet de lia culture intellectuelle en Vallée d'Aoste. Après une

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