BASA

340 Académie Saint Anselme A part la reconstruction idéale du milieu moyenâgeux, assez fidèle, le roman a son côté profondément humain, E:t il ressent quelquefois d'une considérable valeur psy– chologique. Si l'émotion vous prend face à face de figures telles que Rossetto et Isabella, la description de la na– ture de la Vallée de Champorcher nous amène à revenir sur nos souvenirs personnels et nous rappelle quelques pages brillantes de l'Ours de la Montagne, de l'Avt. Cons– tantin Duc et du Prof. A. Chanoux. Le sens de l'aventure et du mystère y est vif, le style souple et coulant. L'ap– parition de l' « Arciere di Bard ,. ressort pour un autre motif encore. Si nous tournons en effet nos regards sur la littérature valdôtaine, nous apercevons que celle-ci, si ri– che en contes, nouvelles, légendes (il suffit de rappeler les noms de Giacosa, Christillin, Chanoux, Ferré), est pres– que complètement dépourvue du genre du «roman"· L'ab– bé Ferdinand Fenoil, ce puriste éminent si tôt ravi aux lettres valdôtaines, nous a laissé son • Anna ou le Suisse– Valdôtain "• qui n'est pas, à proprement parler, un roman. Des deux romans historiques de T. Tibaldi, « Ours Thibaut • et •Junie et Italicus•, le dernier seulement se sauve, grâ– ce à sa langue alerte et bien française. Il appartiendra ô L. M. Manzetti d 'affermir chez nous le roman, surtout par «Le Guide,. , qui demeure inédit. D'autant plus on se réjouit de l'apparition de l' « Arciere • qui vient à propos combler de regrettables lacunes. Nous voulons bien espérer que les deux Auteurs, déià si avantageusement connus par leurs traductions de !'al- q ues aient maintenu dans ces attributions des personnes d'une renommée douteuse. Toutefois plusieurs historiens ont accueilli les données de la tradition populaire qui accuse la noble maison de Bard de crimes horribles et fantastiques.

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