BASA

44 Académie Saint Anselme en général, sur les différences entre celle de la basse Vallée et celle de la haute. Il n'oublia pas de nous si– gnaler les oeuvres merveilleuses du félibrige valdôtain : M. l'Abbé Cerlogne, M. l'avt. Désiré Lucat, Madame Mar– tinet, Madame Ronc-Désaymonet Anaïs, Mademoiselle Ar– mandine Jérusel, M. le prof. Ferré, M. Vincent Gorris, M. '.'instituteur Thomasset, qui furent portés par lui à l'ordre du jour. Pour clôturer la Séance, le Président voulut aussi dire son mot sur le patois, quoique lui - même soit un piètre, un fichu patoisant. Il s'avisa de faire remarquer que dans les régions italiennes les dialectes sont assez enracinés et encore assez en vogue. Par exemple à Brescia, dans la Vallée de Sondrio, dans la Valtelline, il n'est pas rare d'entendre prêcher dans les dialectes locaux. En Vallée d'Aoste, notamment dans les campagnes de la Haute Vallée, le patois se maintient sans corruption; il n'en va pas de même dans la Basse Vallée, où l'on entend dire brod' au lieu de boillon ; aria au lieu de air ; un poc au lieu de tz'ecca; mars au lieu de pourri, etc., etc.; là c'est le dialecte piémontais et non pas l'italien qui s'in– filtre dans le dialecte valdôtain. Nous ne pouvons disconvenir que c'est grâce à la sur– vivance de notre patois franco-bourguignon-provençal que notre langue maternelle n'a pas perdu toute trace en dé– pit de toutes les poursuites dont elle a été l'objet pendam plus de 20 ans. Si nous voulons conserver notre français, ne laissons pas disparaitre notre patois. La France peut décréter l'ostracisme à ses divers dialectes, parce qu'au– cune autre langue n'est là pour supplanter la langue na– tionale. Mais il n'en est pas ainsi pour nous, valdôtains. Nous avons l'italien et les italianisants qui convergent tous leurs e fforts pour supprimer notre idiome ancestral.

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