BASA

46 Académie Saint Anselmè pomraient-elles pas remplacer une foule de locutions qu'on a empruntées et qu'on continue à emprunter à l'anglais, à l'allem and, à l'italien pom nuire au génie si caracté– ristique de la langue française? Pourquoi faut-il au fran– çais ces expressions de confetti. lazzaroni. rulettantes ou rulettanti, sopranos. solos. concetti. etc., et ces mots de !'anglais si nombreux, qui pour comble de malheur doi– vent être prononcés à l'anglaise? Quelqu'un a même affirmé, non sans raison, que les patois peuvent empêcher la corrup tion du français e t que c'est dans les p ays où l'on ne parle plus q ue le français, qu'on parle le plus mauvais français. Il faut une langue lo– cale à une population qui doit pour ainsi dire exprimer des idées locales qui se rapportent à sa façon de vivre toute locale. Une langue unique la forcerait d 'y introduire, pour exprimer les idées qui lui sont familières, des mots du terroir, qui bientôt corrompront la langue que nous ont laissée les grands écrivains. Le dialectologue trouvera aussi dans l'étude du patois le vrai terme scientifique notamment des plantes. Nous avons, par exemple, dans le patois valdôtain, le mot bar· baboc, pour désigner le salsifis français ou la sassefrica italienne ; or barbaboc est la traduction du mot trago– pogon, qui veut dire barbe de bouc ; prunus armenia– ca armagnaie (patois). Je pourrais mu 1tip1 i e r les exemples poµr démontrer que la connaissance du pa– tois fournit non seulement aux botanistes mais à tous les étymologistes des moyens insoupçonnés pour trouver l'o– rigine des noms de lieux voire même du français en qé– néral et qu'à ce point de vue e lle constitue un document philologique précieux. Sous le rapport pédagogique, tous reconnaissent que la question du patois peut avoir dans maintes régions une importance capitale.

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