BASA

76 Académie Saint Anselme menace de disparaître totalement dans un temps plus ou moins éloigné. Dès lors, quelle influen– ce, quel poids peut bien avoir, pratiquement, l'oeuvre de propagande touristique de nos ré– gisseurs ? Ce ne sera que de la poudre jetée aux yeux des visiteurs de notre pays : de retour chez eux ils diront que les valdôtains vivent sur leur réputation passée et que les vertus de ténacité et de fierté qui les caractérisaient ne sont plus que... cendre... et souvenirs ! De la sorte, nous courrons le risque d'être con– fondus avec les populations anonymes et sans passé pour lesquelles on n'éprouve que de l'in– différence, si ce n'est du mépris. La langue n'est pas une construction abstrai– te, elle naît des besoins, des joies, des douleurs, de plusieurs générations. La langue reflète l'â– me d'un peuple, ainsi que le dit si justement M. Charrère dans un remarquable article paru dans le n. 10 de «La Vallée d'Aoste » du 14 mai 1954, et ayant pour titre: « Notre langue française en péril >> . Oui, la Vallée d'Aoste, en oubliant son fran– çais, est réellement en train de perdre son âme. Quant à nous, nous ne croyons pas trop ha– sardé d'affirmer que cette sorte d'apostasie - car c'en est une, inconsciente si l'on veut, mais non moins déplorable - n'est pas étrangère,

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=