BASA
Académie Saint Anselme 77 au moins dans une certaine mesure, au fléchis– sement indéniable du sentiment religieux dans nos bourgades et dans nos campagnes. Pour nous, qui avons appris sur les genoux de notre mère à murmurer nos prières en français, cette langue et notre religion nous paraissent indis– solublement liées l'une à l'autre. Nous venons de dire que cette renonciation - lente mais apparemment irrésistible - ··- des valdôtains à leur langue est peut-être incons– ciente : nous nous expliquons. L'industrialisation toujours croissante de nos ressources minières et hydroélectriques a attiré dans notre pays une foule d'entreprises du de– hors et avec celles-ci une légion de techniciens, de dirigeants, d'ingénieurs, d'employés, et, en– fin, des centaines, voire des milliers d'ouvriers. À ce contingent, déjà élevé, s'ajoute un nom– bre impressionnant d'individus isolés, provenant surtout du midi de l'Italie et de la Vénétie, chassés de leur pays natal par le besoin et le manque de travail. De caractère entreprenant et hardi, ils ont tôt fait de prendre le pas sur nos bons campagnards. Ils pénètrent ainsi jus– que dans leurs familles, et leurs activités s'en– chevêtrent souvent avec celles des habitants de l'endroit.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=