BASA

18 Académie Saint Anselme Pour comble de mesure. le commerce est pres– que en sa totalité entre les mains d'étrangers à la Vallée. Or cette triple invasion. cette marée montante .que nous nous faisons aucune illusion de pou– voir jamais contenir, porte fatalement avec elle des éléments puissants de désagrégation de l'â– me et du caractère valdôtains. Si nous parcourons les principaux chefs-lieux de la Vallée. c'est à peine si nous reconnaissons encore les signes distinctifs de notre caractère ethnique et de nos traditions. Est-ce à dire que tout espoir de voir le fran– çais renaître dans la Vallée doit être abandon– né? Nous ne le pensons pas. Le sombre tableau que nous venons de faire de la situation linguis– tique valdôtaine actuelle doit seulement nous décider à entreprendre sans retard une campa– gne méthodique, pratique pour le rétablissement du français. Il ne s'agit pas de substituer cette langue à l'italien, ni de déclarer en quelque sor– te la guerre à la langue nationale, ce qui serait vain, absurde et injuste. Il s'agit simplement de réintégrer le français à la place d'honneur, puis– Ru'il est le langage spontané, originel, du val– dôtain. Les deux langues sont destinées, comme deux soeurs, à se « cotoyer » en bonne amitié, à mar-

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