BASA
48 Académie Saint Ansehne «Certainement ce dont rien de plus grand ne « peut être conçu, ne peut exister seulement « dans l'esprit. En effet, si cela existait seule– « ment dans l'intelligence, on pourrait le conce– <' voir comme étant aussi dans la réalité : ce qui «serait supérieur. Donc si ce dont on ne peut «concevoir rien de plus grand est seulement <c dans l'esprit. il serait cependant tel, qu'il y «aurait quelque chose au dessus de lui, con– « clusion qui ne saurait être légitime. Il existe « donc certainement un être au dessus duquel « on ne peut rien concevoir de plus grand ni «dans la pensée, ni en réalité ». (Proslogium, Chap. 2). Voilà une page qui a fait couler plus d'encre que mille volumes. Il est nécessaire d'en bien pénétrer le sens. Quand St. Anselme dit qu'il y a quelque cho– se dont rien ne peut être pensé de plus grand, il affirme un conception et ce concept existe. Que vaut-il ? Il affirme ensuite que, du fait qu'on le conçoit, on est obligé d'en déduire son existence. Voilà l'argument. Est-il valable? Précisons que dans la pensée de St. Anselme, ce dont on ne peut penser rien de plus grand, « id quo majus cogitari non potest », n'est pas un objet quelconque, mais quelque chose d'idéal, un ttre, si vous voulez, mais un Être summum, supérieur à tout, en un mot, un ttre Suprême
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=