BASA

52 Académie Saint Anselme c'est Platon avec sa doctrine de l'Un, du Beau en Soi, de l '~tre en soi, tandisque Thomas, c'est la sécheresse logistique et tout l'appareil de l'ar– gumentation. On peut trouver là la raison de l'antithèse de ces deux grands esprits qui ne peuvent ainsi se rencontrer, étant dans des atmosphères toutes différentes. · Mais si St. Thomas a voulu réfuter d'une fa– çon si dédaigneuse et un peu brutale l'idée si originale de son prédecesseur dans la scolasti– que, et même un peu son fondateur, il y a moyen de rencontrer dans certains passages de I'Aqui– nate des pensées qui s'avoisinent de la trou– vaille anselmienne. Il y en a peut-être deux, dont je vous dirai la première, en attendant l'autre plus loin. C'est dans la quarta via, à l'article 3, tout près de l'article I de la première question de la Somme, où St. Thomas a cru démolir son con– frère : ne vous attendez pas à une rétractation, mais plutôt à une similitude qui est étonnante. En effet, dans la quarta via, St. Thomas prou– ve Dieu par les degrés qu'on remarque dans les choses. (C'est d'ailleurs tout l'exposé du Mo– nologium de St. Anselme, qui n'y est pas cité). Or, St. Thomas conclut par ces paroles, que je vous prie de bien écouter : « Est igitur aliquid « quod est verissimum, et optimum, et nobili~si-

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