BASA

54 Académie Saint Anselme veillante attention - vous signaler un aspect important de cet argument, et c'en est l'élément purement métaphysique. En effet, nous sommes ici en pleine science de l'être, science qui, après Aristote, s'appelle « métaphysique » et, après ·wolf, « Ontologie ». Or, un des premiers enseignements de cette partie de la philosophie, c'est qu'il faut consi– dérer dans chaque être son essence et son exis– tence. « Il y a, dit le Cardinal Mercier, une dis– tinction à faire entre l'essence, ousia, et l'exis– tence, cinai (Métaphysique page 50). Ainsi, pour reprendre l'exemple donné par Anselme même dans son Proslogium, quand le peintre a l'idée d'un tableau, il possède son idée, sa nature, ou, pour user les termes ésotériques de l'École, le aliquid quid sit, mais il ne donne pas l'existence, ]e quo aliquid sit. Mais remarquons de suite que dans le con– cept de l'être, cette distinction de l'essence et de l'existence n'existe pas. Vous ne pouvez pas dire : je pense à l'être : est-il ? Mais oui, puis– qu'il est l'être: l'être est donc une notion indi– visible, insécable, et quand vous le concevez, il n'y a plus passage de l'ordre logique à l'or– dre réel, c'est une notion unique, entière dans .sa simplicité. Et c'est ainsi que tombe ici, automatiquement, la grande objection qu'on dresse toujours con-

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