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Académie Saint Anselme 55 ire l'argument anselmien, et qui le fait traiter de paralogisme: le passage illicite d'un ordre à un autre, generis ad genus, nous l'avons dit, de 1' ordre logique à l'ordre réel, puisque, dans la conception de l'être, il n'en existe pas du tout. « Dans cette proposition, J' être est, dit un é– « crivain moderne que vous serez étonnés de « voir ici, Jean Jaurès, le grand tribun socialiste, il «nous paraît aussi absolument impossible de mar– « quer la valeur respective de l'attribut et du «sujet, que du sujet et de l'attribut. L'être est; «pourquoi est-il? Puisqu'il est l'être. Pourquoi «l'être est-il? Parce qu'il est. Il y a génération «réciproque et éternelle du sujet et de l'attribut » '<Réalité du monde sensible, p. 24). Cette pensée avait déjà été énoncée par Bos– suet dans une célèbre méditation, et appliquée à Dieu : « Comment donc, disait-il, peut-on pen– « ser que celui qui est ne soit pas, et que l'idée << qui comprend tout l'être ne soit pas réelle ? » (2.e élévation). Vous voyez la ressemblance de cette phrase avec la proposition d'Anselme : « id qui majus cogitari non potest, ne peut pas ne pas exister», ou les termes de Bossuet: «l'idée qui comprend tout l'être ne soit pas réelle? ». Mais revenons un instant encore avec St. Tho– mas, qui est toujours le grand adversaire de St. Anselme. Il y a une phrase du grand philo– sophe, écrite dans l'article même de la réfuta· .

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