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Académie Saint Anselme VII On constate de plus en plus la nécessité de la création d'une nouvelle Ligue pour la sauvegarde de notre patri– moine linguistique. Il semblerait qu'une transformation ra– àicale se fût produite, depuis quelque dix ans, en Vallée d'Aoste, au sujet du grand problème ethnique. Les Val– dôtains, après la libération, se dressèrent de tranchée en t:-anchée, pied à pied contre l'autoritarisme arbitraire pour re,vendiquer leur droit à la conservation et à l'usage de· b langue maternelle, si ignoblement traquée, depuis 87 ans, Bon gré mal gré, le gouvernement dut mettre les pouces et se résoudre à la rétablir dans toutes les classes, àepuis la première primaire jusqu'à la 3.me classe ly– céale, à la dernière classe de l'Institut Technique et du Cours Magistral et avec le même nombre d'heures d'en– seignement que la langue italienne. Bien plus, le français àevrait, d'après le Statut, être employé comme langue instrumentale pour l'enseignement de certaines matières. . Mais on ne l'entend plus sur les lèvres des Valdôtains. D'après M. Trentaz, les journaux pullulent, foisonnent' chez nous, mais en est-il beaucoup qui n'écorchent pas notre chère parleure ? Combien de nos gens la baragoui– nent d'étrange façon! Combien la regardent comme un idiome étranger! «Notre autonomie est malade», nous fait justement observer le rapporteur. Notre autonomie est r.:1alade parce que nombre de Valdôtains ne tiennent pas cssez à leur personnalité collective et à leur langue an~ cestrale. La langue maternelle est la seule vraiment nécessaire· "à toute condition, à tout âge, la seule qu'on devrait être' honteux de ne savoir ni correctement parler, ni correcte– ment écrire>. Il y a déià 97 ans, qu'un professeur de rhétorique au collège royal d'Aoste, un professeur qui n'é– ta.it pourtant pas valdôtain, mais italien, M. Léopold Ma-

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