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58 Académie Saint Anselme Vous verrez quelles affinités il présente avec la pensée anselmienne : c'est Mgr. D'Hulst, qui parle dans son Carême de 1893: «Sa raison d'être à lui (Dieu) n'est pas la vo– « lonté d'un autre, c'est sa perfection même. Il « existe par la force originelle de l'être qui se· « pose tout entier, dans l'intensité essentielle, il– « limitée, inconditionnelle de son acte. Il existe, «parce qu'il est parfait, et l'on voudrait que son « existence l'empêchât d'être parfait? Contradic– « tion étrange, que des raisonneurs en délire «peuvent énoncer, mais que la raison repousse. <' Dieu est l'idéal absolu, et c'est pour cela qu'il ~est réel ». (Carême 1893, p. 4). Remarquez la corrélation étroite de la phrase · de Mgr. D'Hulst avec l'assertion anselmienne: « Non igitur potest co.gitari non esse, quo majus « nequit cogitari - ce dont on ne peut penser de · « plus grand, ne peut être pensé ne pas être». (Titre du 3.e chapitre contre Gaunilon). Et Notez . '1e raccourci magnifique de la phrase moderne : «L'idéal absolu est nécessairement réel». Nous comprenons enfin les raisons de cette· divergence entre ces deux grands Maîtres : el– les leur sont extérieures et impondérables, puis-– qu'elles sont même à l'image de leur pays d'o– rigine. En effet, Thomas, napolitain, est né dans un~ pays plat : il a gardé, si je peux parler ainsi,.

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