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70 Académie Saint Anselme les plus reculées, les légions de Rome et les invasions. Il est hors de doute que les migra– tions des peuples se sont effectuées dans la Vallée principale, tandis qu'elles n'ont pu s'in- filtrer que plus lentement et plus incomplète– ment dans les Vallées latérales, perdues dans les plissures de la chaîne des montagnes. Celles– ci formaient un refuge rude et sûr contre l'en– vahisseur qui ne s'y aventurait guère. Les po– .pulations primitives demeuraient d'une manière .fixe et cherchaient à mettre une barrière con– tre les flots envahisseurs qui déferlaient à tra- vers les passages des Alpes. Lors de la répression sanglante des Salasses ·de Cordèle dont nous parle Varron, et de la vente de trentesix mille d'entre eux comme escla– ves sur les marchés d'Ivrée, Rome, tout en délé– guant les prétoriens pour la fondation de la nou– velle ville, n'a certainement pas détruit les colo– nies qui vivaient dans les vallées latérales ou qui .s'y étaient refugiées. Les prétoriens occupèrent la plaine et les deux cols de frontière, mais les .Salasses tinrent les vallées latérales. (1) L' historiographe Promis, ainsi que d'autres ·historiens modernes, a cru en retrouver le type (1) Frutaz - Bulietin de l'Académie Saint Anselme - Vol. -xvr - n.