BASA

Académie Saint Anselme 187 de s'affaiblir en de stériles conflits contre l'en– vahisseur, pour la défense d'institutions péri– mées. Il est vrai, une insurrection armera ici en– core les paysans de Bard et de Donnaz, qui à la nouvelle de la victoire austro-russe, se sou– lèveront et renverseront l'arbre de la liberté: lueurs dans la grande agitation révolutionnai– re. Les antiques institutions avaient déjà dis– paru : elles avaient plié sous la rafale d'unifor– mité qui s'était emparée de la Maison de Sa– voie, du xyme au XVJIIme siècle. Les soldats de la révolution saliront avec du lait de chaux les armoiries d'Issogne... tandis que la piété du clergé cachait les tombes des Challant, afin de les soustraire à l'outrage jacobin, ... Ces os– sements, disposés sur des rayons superposés, derniers vestiges d'une gloire et d'une puis– sance disparues, n'avaient jamais donné un sens plus complet et plus tragique à la devise bien connue: Tout est et n'est rien. Mais les armées de Napoléon trouveront à Aos– te une terre presque libre et affranchie des der– nières impositions féodales; l'évolution de rachat, résultat de la sagesse du prince et des conquê- · tes pacifiques du peuple, frappera vivement Joseph de Maistre et l'Abbé Siéyès, qui le ci– teront comme un exemple non négligeable de progrès civique.