BASA

Académie Saint Anselme 279 gne, de la décomposition du latin, et constituait le langage que le peuple parlait et comprenait tandis que le latin n'était désormais que le pa· trimoine des intellectuels et du clergé. Dans ces mêmes édits, où les Congrégations des Trois - Etats (19 octobre 1572) obtiennent d'Emmanuel Philibert l'autorisation de procéder à la rédaction écrite des coutumes, on trouvera également la réponse catégorique du Prince sur la demande de se servir du latin. Les hom·· mes de loi, les anciens notaires qui rédigeaient jusqu'à cette date leurs actes en latin, étaient les esclaves de leurs vieux formulaires qui fa– cilitaient leur besogne, car ils n'avaient qu'à les compléter par les indications des limites des propriétés et par les noms des parties con– tractantes. Une fois l'acte rédigé, les notaires en fournissaient un résumé oral aux parties, car celles-ci désormais ignoraient le latin. Ce– la était cause de nombreux malentendus et in– convénients qui donnaient naissance à beau– coup de procès. De même les mistraux lisaient les ordonnan– ces rédigées en langue latine, puis les expli– .quaient en langue « romane », qui était comprise du peuple à cause de son affinité avec le bour– guignon. Déjà à l'audience du 30 mars 1337 le prince Aymon avait voulu que les sentences fussent

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