BASA

4 Académie Saint Anselme Issime, berceau de mes aïeux, pendant les qua– tre années de la première guerre mondiale. De retour dans la Principauté de Monaco à la fin des hostilités, pour des raisons de famille, j'ai commencé alors, sur les bancs des écoles et au travail ensuite, à sentir en moi un mal étrange, lancinant, presque hallucinant, le mal du pays, le mal du terroir des ancêtres. Cette torture a duré quinze ans, quinze longues années pen– dant lesquelles à chaque instant du jour mon esprit, bercé par l'harmonie monotone de la mer, rëvait de montagnes, de lacs solitaires, de ne · vés, d'oratoires et surtout au cadre émouvant composé par l'église d'Issime à la façade re– couverte d'une fresque splendide et du cime– tière d'où l'on entend et comprend si bien les sanglots du cher Lys, à la vieille maison ances– trale, rôtie par les feux du soleil de juin et ger– cée par les gels de décembre « où le moindre recoin rappelle un souvenir ». Puis ce fut le retour volontaire, le grand re– tour, définitif, je l'espère. Le grand retour dans le terroir reposant et accueillant, où finalement mon âme a retrouvé la paix. Et durant les vingt ans que j'ai déjà passés dans la Vallée, le sou– venir de la mer, des magnificences des couchers de soleil, les palmiers, les oliviers centenaires, les splendeurs des paysages de la Côte d'Azur ne sont point venus troubler mon calme, signe