BASA
vm Académie Satnt Anselme tes sur la propriété de cette lointaine époque. Il va sans due que ces bénéfices ecclésiastiques étaient de véritables fiefs sur lesqueles le Chapitre cathédral exerçait une juridic– tion civile, comme cela d'ailleurs se vérifiait dans le diocèse d'Aoste. Sur ces terres le Chapitre pouvait créer des lois, y nommer ses intendants ou régisseurs. À Novare le prévôt rrndait la justice sous l'orme de la Cathédrale. Le rapporteur nous fait connaître comment se constituait le patrimoine foncier de l'Église de Novare, lequel fut l'un clrs plus riches de l'Italie septentrio:ri ale. Là, comme ailleurs, l'évêque. déjà depuis le V 0 siècle, était devenu la première autorité morale du pays. Dans ces temps troublés où les po– pulations vivaient dans des transes perpétuelles sous la me– nace des invEJsions, le pontife était considéré. sinon en titre, du moins en fait . comme le seul défenseur de la cité, « defen– so1 civitatis '>. Il co:ristituait une vérit;:ible puissance dans un temps où toutes les forces matérielles succombaient en se brisant elles - mêmes les unes après les autres. Les évê– ques, dont la plupart étaient issus des classes sénatoriales, disposaient de grandes richesses, mais ils faisaient ce que lPs empereurs n 'auraient pu faire : ils envoyaient des quan– tités considérables de blé aux populations affamées et nour– rissaient des provinces entières. Le patrimoine de l'Église de Novare fut ravi par les Lom– bards, mais il fut plus tard reconstitué et même augmenté . par les Carolingiens, notamment à cette époque où Charle– magne octroya à l'Église de nombreux privilèges, de biens, confirma les droits, les immunités à l'Église de Novare (19 octobre 877) dans l'unique but de la dominer et de la retenir dans son obédience. M. le doct. Donna allègue ici le témoignage de M. le prof. Cognasso qu'à cette époque l'autorité ecclésiastique et l'au– torité civile ne pouvaient être considérées comme disjointes et que, partant, l'on ne pouvait de ce fait taxer l'autorite eœlésiastique d'empiètement, de corruption morale, d'inca– pacité spirituelle. d'âpreté au gain. Les formes sociales que le pouvoir ecclésiastique réalisait, en ces temps de la chris– tianisation de la société germanique, semblaient les seules ss.ges, les seules possibles, les seules adaptées aux moeurs dC' l'époque, les seules aptes à rembarrer les barbares irre– ductibles et intraitables, à adoucir, à transformer les plus maniables.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=