BASA
64 Acad~mie Saint Anseimè àevrait, au Petit Séminaire, au Couvent, au Collège Prince de Naples, nommer des instituteurs françai s chargés de smveiller le français que l'on devrait parler dans les heu– res de récréation. Chez nous, on néglige trop l'étude du vocabulaire. A ce propos je fais noter en passant que les valdôtains négligent trop l'étude du vocabulaire. Même si l'on parle français, on ne se pique pas de bien parler, de parler cor– rectement, d'employer le mot propre, le mot convenable. On se contente d'un à peu près. Et l'on se gê:.'le, on a crainte de parler français! Mais pourquoi ? pourquoi nos jeunes gens sortis des écoles, nos gens de lettres, nos employés ne veulent-ils pas se servir du français? Ont-ils crainte qu'un charretier ignorant leur fasse observer que nous sommes en Italie et qu'il faut pa:– ler italien? Mais alors pourquoi les familles d'un certain rang envoient-eiles leurs enfants dans les collèges suisses ou français, pour qu'ils apprennent à parler le français 7 Pourquoi les dames qui se piquent d'être des privilégiées, des inteilectuelles, adoptent-elles le français, dans leurs coteries, leurs réunicns chic, leurs causeries ? Nous valdôtains, qui avons la connaissance du français, et qui pouvons le parler couramment, nous ne le parlons ~as, nous rougissons de le parler; les étrangers, au con– traire, se vantent de le baragouiner, et ils seraient heureux d'entamer un peu de causette. Mais nous rougissons de continuer la conversation.
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