BASA

72 Académie Saint Anselme nolir le couvent de St-François et celui des Capucins d'Aoste. La nouvelle du rétablissement de Châtillon, en 1817, lui donna-t-elle l'idée de la vie religieuse? Cela est peu probable. Ce qui est certain, c'est qu'il ne donna pas de bonne heure des signes de vocation, comme l'écrit sans preuve l'auteur de la notice biographique, pa– rue après sa mort dans les Annales Franciscaines (tome XII, p. 108 sq.). Elève au collège d'Aoste, il se montra, au contraire, particulièrement espiègle. On peut même dire que sa vocation religieuse fut la conséquence de son es· pièglerie. Une fredaine particulièrement grave lui mérita, en effet, d 'être condamné par l'autorité judiciaire à faire une re– traite au couvent de Châtillon. Qu'était cette fredaine? Ce ne put être « une récréation " entre écoliers, prolongée trop longtemps dans la nuit et «avec trop d'entrain» (1), comme l'affirme l'abbé Fenoii. La réalité était plus grave. «Etant en rhétorique, écrit Mgr Duc (notes manuscrites, « archives de l'Académie St-Anselme), il se permit, avec «des condisciples, d'agacer des invalides de la caserne, « les appelant: «Pourris». On l'arrêta et il fut condamné avec quatre de ses jeunes complices, dont le futur cha– noine Clément Gérard, curé plus tard de la Cathédrale d 'Aoste, à faire huit jours de retraite. Le couvent des ca– pucins de Châtillon fut assigné à Pierre Lachenal. Il avait clors 19 ans. Ce fut pour lui le coup de foudre ... ou p lutôt le coup de la grâce, un peu comme pour St Paul sur le ch emin de Damas. Le Supérieur du couvent était le Père Séraph in de Bel– ley, plus tard Définiteur, de 1833 à 1839. C'est lui qui dut sans doute s'occuper de diriger son jeune pensionnaire. Mais écoutons l'abbé Fenoil: « Après avoir, !')endant huit « jours, partagé la solitude et les méditations des Capucins, « il sentit, au souffle de la grâce, s'opérer une transforma «lion totale dans son coeur. L'écolier impatient de tout

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