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88 Académie Saint Anselmê Vers la fin de l'été 1868, le Père Laurent alla sur place, à La Tour, rappeler cette promesse et s'entretenir des mo· dalités d'exécution. Le Refuge non ouvert aux seuls vieillards Son intention était d'ouvrir cet établissement à tous les pauvres, et spécialement à ces personnes déshéritées, si r,ombreuses à cette époque, auxquelles on donnait le nom général de «crétins» . Voici ce qu'en dit le chanoine E. Duc, dans une lettre du 4 octobre 1898, au Père Eugène de Bellevaux: «L'idée mère du Père Laurent était de destiner l'établi~« sement uniquement aux pauvres de la ville. Il espérait « d'y abolir la mendicité en faisant refluer ies intérêts de «divers fonds de caisses dont dispose la ville, entr'autres « les mille francs de rente d'une seule caisse. Il a été déçu «de cet espoir, et les quêtes en ville ne suffisant pas, H " a fallu , pour entretenir les pauvres, quêter dans la Val– « lée et ouvrir les portes aux malheureux de toutes les pa– " roisses... ». Il vou lait spécialement y recENoir ceux qu'on appelait ies « crétins » . Il paraît que dans sa j e u n e s s e , il avait été frappé par la vue de ces malheureux qui , se précipi– taient à l'arrivée de !a diligence au Pont-de-Pierre, pour tendre la main aux voyageurs. Le souvenir de ces êtres è: l'aspect pitoyable ne l'avait jamcis quitté, durant toute son existence, et il finit par obtenir des Petites Soeurs une dérogation à leur Règle afin de les recevoir dans leur maison, quel que fût leur âge. Construction du Refuge La construction du Refuge fut effectuée pendant la deu– xième partie de l'année 1867 et l'année 1868. C'est en juin 1267 qu'il arriva probablement à Aoste, car c'est à cette date, d'après l'abbé Henry, qu'il fut nommé vicaire géné– ral honoraire par Mgr Jans (p. 359).