BASA

Acad~mie Saint Ansei.me accepter comme parrains de baptême des impies déclarés, des pécheurs publics. Les pouvoirs publics, comme de sinis– tres araignées, tendaient toutes sortes d'embûches aux mi– nistres des autels, aux chrétiens pratiquants. Des actes monstrueux d'impiété se perpétuaient à tout bout de champ. On traïnait dans les rues les grands crucifix qui ornaient les places des églises. Dans la nuit du 31 décembre au Ler janvier 1845, la croix de Collignon fut sciée et ren– versée comme aussi la croix du Saraillon au pied du mur de la vigne d'un canonicat. La croix noire à la Plantaz ne fut sciée qu'en partie. La croix du Saraillon ne fut pas ré– tablie. Celle du Collignon fut apportée, le Ler janvier 1849, par les séminaristes, . au Grand - Séminaire. M. le chan. Cha– trian, Supérieur, conduisit en promenade les séminaristes jusqu'à cette croix gisant à terre, on y pria à genoux devant elle, ensuite les séminaristes la chargèrent triomphalement sur leurs épaules et quelques jours plus tard ils la replan– tèrent à la même place. À cette époque, on rejettait le magistère de l'Église: on abolissait toute autorité. 01). libérait les lèvres, le livre, la presse, on laïcisait, on sécularisait. C'était le triomphe des libres penseurs et par conséquent des libres faiseurs. Et M. Orsières était engoué de tout cela, de toute la doctrine de 1848. Déjà en 1821, il s'était mis à la tête des élèves insurgés du Collège qui voulurent mamfester contre l'échec de la fa– meuse révolution de cette année. Un grand nombre se prévalurent de la Constitution de 1348 pour assouvir leur rage satanique contre le Clergé et la religion. On alla jusqu'à brûler la mitre en effigie sur la place Charles Albert. On se souvient encore des cocardes tricolores, des cortèges charlatanesques, des baptêmes cons– titutionnels. Orsières perdait son temps à publier des opuscules pour déplorer l'ignorance du Clergé, à préconiser l'avenir radieux, la liberté, les conquêtes de la science, la fin du fanatisme. Il était docteur en droit, membre de la Junte provinciale, proviseur du Collège, professeur de rhétorique, de littérature française, délégué scholastique ; est-il étonnant qu'il fût pris d'une souveraine pitié pour cette époque ténébreuse de la Vallée d'Aoste. Dans toutes ses visites aux écoles il ne man– quait jamais de stigmatiser la croyance aux revenants. C'é– tait sa marotte, son dada, son califourchon. Il souhaitait la

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