BASA
150 Académie Saint Anselmè « Châtillon, 23 février 1879. " Très Révérend Père, « Vous savez sans doute que pendant mon séjour en « France , j'ai fondé, à Aoste, un Refuge des Pauvres, si « nombreux dans ce pays à cause du crétinisme. Pendant «que j'ai pu le diriger, cet é tablissement marchait très " bien ; mais depuis que l'obéissance m'a obligé à ren– « trer en Savoie, il est tombé dans un tel désarroi, que « les Petites Soeurs des Pauvres, auxquelles il est confie, « ne peuvent plus aller en avant ; elles me menacent mê– « me de l'abandonner et de retourner en France, si je « n'en reprends pas la direction. « Cédant à leurs instances réitérées et ne pouvant me « dissimuler que je suis responsable vis-à-vis des familles « qui m'ont fourni les fonds nécessaires à cette fondation, «j'ai exposé cet état de choses à nos Supérieurs géné– « roux, qui l'ont pris en considération, et qui, avec l'au– « torisation du Pape, auque l ils se sont référés, me ren– « voient à Aoste, pour reprendre la direction de cette oeu– « vre, qui entretient huitante infor tunés des deux sexes. " Je viens de recevoir le rescrit pontifical, qui met pour «condition à ma demeure à Aoste, de loger au grand « séminaire... ». « L'évêque et son conseil désirent que je reprenne mes «anciennes fonctions de Supérieur. Il y a encore là pour « moi une occasion de faire beaucoup de bien et de pou– « voir être utile à nos deux maisons de Châtillon et de « Morgex. «Oserai-je ajouter, Très Rd Père, que travaillant dans « l'Ordre depuis près de cinquante ans, mon âge me «semble avoir droit à quelques égards. Je viens donc "vous prier, non dans mon intérêt, car, grâce à Dieu, ., aucun motif humain ne m'attire à Aoste, mais au nom « de tous ces malheureux dont les intérêts me sont con– " fiés, cl' envoy&r un Père pour me remplacer. J'ai la con– « fiante certitude que, prenant en considération ma si– " tuation, vous ne me refuserez pas ce que je demande.
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