BASA

Académie Saint Anselme 157 Avant son retour en Vallée d'Aoste On ne peut nier qu 'il ait été un sujet d'élite e t qu'il fut toujours considéré comme tel; on le nomma en 1840, o l'âge de 31 ans, supérieur du grand couvent de La Roche– wr-Foron; iorsque, le 30 janvier 1841, la Savoie fut érigée E'n province, par décre' du Rme Père Eugène de Rumilly , il fut désigné comme quatrième définiteur et confirmé dans cette charge l'année suivante, par décret de la Con– g!·égation des Re ligieux. En 1845, le p remier chapitre régulie r de la Province, depuis sa nouvelle érection, lui donna sa confiance en le nommant deuxi.?>me définiteur. Sons nul doute, le Père Laurent étai+ appelé à de hautes destinées en Savoie ; ses confrères s'attendaient à lui donner bientôt la direction de la province. Cela explique le mécontentement causé par sa nomi · nation inattendue à la tête de la province de France en 1847. Le Père Ambroise d 'Ugine consacre deux longues pa– qes de ses Mémoires à des réflexions sur cet événement. Tl reproche au Père Laurent d'avoir laissé négocier l'a f– faire à l'insu des supérieurs de Savoie ; de n 'avoir pas pensé au bien de sa propre province et d'avoir emmené avec lui des sujets d'élite comme le Père Bruno de Vinay, le Père Melchior de Pont-d'Ain et le frère Félix de Lucey. Nous retrouvons d ' autres reproches du même Père dans la suite de ses mémoires. Lui-même nommé cinq fois à la direction de la province de Savoie, eut à traite:: avec le Père Laurent, qui dirigeait la province française. Celui-ci curait considéré sa province d 'origine comme une étrangère et aurait, en sacrifiant ses intérêts, manqué ,)" son égard, de reconnaissance et de piété filiale. Sans pren– dre parti dans cette controverse, nous devons tout de mê– me considérer ce point de vue comme celui de nombreux religieux de Savoie.

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