BASA
160 Acad ~m.ie Saint Ànselmè On ne peut que souligner la délicatesse du Père La u– Œnt, qui avait voulu, sans doute, laisser ses confrères plus libres de décider selon leurs aspirations sur ces points importants. La revanche, toutefois, avait été totale. La province avait voulu rester elle-même, en conservant ses propres t:sages. Elle avait témoigné sa confiance aux supérieurs qui avaient fondé et organisé les couvents que le Père Laurent voulait supprimer. Quelles furent les raisons de ce revirement? Attache– ment, sans doute, de la Province aux usages qui avaient sanctifié ses membres pendant deux siècles et demi ; dif– ficulté de comprendre la nécessité de fermer la moitié de ses couvents ; mais surtout provincialat du Père Laurent de 1875 à 1878. Le Provincial de Savoie Il avait fait preuve, en effet, pendant ces trois années, de l'absolutisme et du rigorisme qu'avaient redoutés les ecclésiasiiques d'Aoste, quand il fut proposé pour le siège épiscopal de St Grat. Elle est bien significative à ce sujet, l'accusation qu'il porta contre le Père Mathieu, ancien provincial, et le gar– dien de Chambéry. Ils s'étaient permis, dit-il dans une lettre Œu Général, de se rendre « in carrozza », de Cham– béry jusqu'à Yenne, simplement pour dîner chez une dame. De ~l.ombreuses plaintes furent adressées au Général, qu~ crut bon de rappeler le Père à la modération et à la charité. Celui-ci répondit par une longue lettre d'auto-défense, qu'il commençait en déclarant que le Général lui avait fait pratiquer « la joie parfaite » de St François. La nouvelle réponse de Rome fut un vrai rappel à 1' or– dre. Elle disait en substance qu'on n'écrivait pas comme cela à des supérieurs. Une lettre comme la sienne ne
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