BASA
166 Académie Saint Ànselme Allons plus loin encore, et faisons ce qui était impos– sible à l'abbé Fenoil, essayons de percevoir en lui, le choc de la nature et de la grâce. La discipline de vie et ~·ascétisme austère auxquels il se soumettait, laissent par– fois échapper les saillies du vieil homme. C'est bien le même, en effet, qui, dans sa jeunesse, se moqua àes Invalides, et, dans sa vieillesse, fonda deux oeuvres pour secourir les malheureux ; qui voulait obliger les Petites Soeurs des Pauvres à s'éloigner de la pauvreté d8 leur institut, tout en se montrant intransigeant sur ce point œ1ec les religieux de son ordre ; qui se scandalisait d0 ce que les Supérieurs de Savoie allaient en voiture pour dîner chez une dame, e t qui se permettait des va– cances à Pila ou à Courmayeur ; qui trouvait que les couvents de Savoie, malgré leur aspect misérable, bles– saient la pauvreté, et qui ne pensait pas que le Refuge puisse être trop beau pour ses vieillards ; qui se montrait un supérieur intransigeant sur l'obéissance, mais qui en avait pris à son aise, avec cette vertu, pom participer à un Congrès scientifique organisé par les loges. A notre avis, ne se laisse+il pas entraîner par la va– nité ou la naïveté, quand il déclare avoir reçu deux mil– lions d'aumônes, sans rien demander; lorsqu'il montre son désir de l'épiscopat et lorsqu'il a besoin de plusieurs jours de réflexion, pour choisir entre l'habit religieux et le camail de chanoine ? Dans ces occasions, n'a-t-il pas laissé la bl·ide sur le cou, à celui que St François d'Assise appelait son Frère Ane? au plutôt à la logique du coeur aux dépens de celle de la raison et de la foi ? 0 0 0 Cher Père Laurent, vous ne nous en voudrez pas d'a– voir essayé de vous rapprocher de nous, en soulignant les ombres de votre belle figure. On reproche au tableau qui reproduit vos traits, dans le couvent de Châtillon, de manquer de relief, de pro– fondeur et de vie.
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