BASA

184 Académie Saint Anselme trouvé la chère maison que des russes, commandés pœ des « feldwebels » allemands, ont occupé en 1944 pendant neuf mois. Quand le 6 septembre 1706, après la bataille de Turin, messieurs les français furent forcés de quitter leurs rési· dences, ce n'est plus qu'une lamentable ruine quasi inha– bitable que les anciens propriétaires trouvent à leur retour. Mais Châtillon, te l le phoenix légendaire, devait renaître de ses cendres. C'est une jeune dame, je puis même vous assurer que c'était une femme ravissante , puisque j'ai souvent sous les yeux son portrait qui se conserve dans un des appartements actuels du château, qui onze ans plus tard, c'est-à-dire en 1717, entreprit la troisième re– construction de Châtillon. Georges François de Challant 04), le sixième fils de cette Victoire qui avait cherché en vain un refuge sur les hauteurs de Chamois, avait épousé en 1706 Pauline Solaro di Moretta C'est e lle qui fut l'inspiratrice e t l'âme de cette résurrection, car toutes les lettres des entrepreneurs et des fournisseurs, tous les projets et les plans des travaux que nous avons trouvé dans les archives, lui sont adressés. Ces travaux changèrent complètement l'aspect du château : iemanié et ampl\fié, non seulement il changea ses lignes extérieures, mais devint bien plus confortable et commode à l'intérieur. Voyons en détail les travaux exécutés d'après les ordres de Pauline de Challant. Les trois tours du moyen âge, - de même que celles de Florence qui restèrent debout tandis que les maisons eux abords de !'Arno s'effondrèrent à la suite des mines que les allemands en fuite firent exploser en partant en 1944, -- se dressaient encore tout à fait solides. Pauline se préoccupa avant tout de pouvoir arriver chez soi en carrosse et non plus en chaise à porteur. On combla les fossés et avec les décombre on construit la grande ter– rasse qui entoure actuellement la maison. Ainsi les cui-